Tout le monde a le hoquet, mais certaines personnes vont connaître un « hoquet chronique » qui peut durer plus d’un mois, relèvent ces deux médecins de de l'Université Loyola (Chicago). Et ces hoquets intraitables pourraient être plus fréquents que nous le pensons. Ensuite, le hoquet est une affection complexe, au carrefour de plusieurs spécialités, dont la neurologie, la gastro-entérologie et la pneumologie, même s’il est prioritairement rencontré en soins primaires. Il n'existe pas de lignes directrices pour le traitement du hoquet chronique. Cette revue de la littérature nous en dit un peu plus sur le retour d’expériences dans la gestion des hoquets « insolubles ».
Cette absence de lignes directrices implique en effet un traitement est basé sur l'expérience et des preuves « anecdotiques » s'appuyant toujours et souvent sur des médicaments anciens, documentés pour certains comme efficaces à stopper l’épisode, relèvent les auteurs, les Dr Stasia Rouse et Matthew Wodziak, respectivement médecin résident principal en neurologie et professeur de neurologie.
Le hoquet est un mécanisme complexe qui implique de multiples neurotransmetteurs et une structure anatomique dans le système nerveux central et périphérique. Les auteurs décrivent le hoquet comme une contraction spasmodique involontaire du diaphragme et parfois des muscles intercostaux (petits muscles entre les côtes). Ce qui provoque une coupure de l'inhalation par la fermeture de la glotte (l'ouverture entre les cordes vocales). Des blocs nerveux à l'intérieur ou à proximité du nerf phrénique (impliqué dans la respiration) sont également suspectés comme impliqués.
Le hoquet se produit généralement entre 4 et 60 fois par minute. Le hoquet aigu est commun. Il commence sans aucune raison spécifique et s’arrête en quelques minutes. Il peut généralement être arrêté en retenant son souffle ou en respirant dans un sac en papier. Plus de 90% des personnes souffrant de hoquet difficile sont des hommes, dont la plupart âgés de plus de 50 ans.
Les facteurs déclenchants courants du hoquet comprennent la consommation de boissons gazeuses, un repas trop copieux, l'anxiété ou le stress, la consommation d’alcool, d’épices, le tabagisme et d'autres facteurs irritants des voies respiratoires ou gastro-intestinales. Ainsi, certains médicaments peuvent également déclencher le hoquet.
Le hoquet persistant, d’une durée supérieure à deux jours et le hoquet « intraitable », d’une durée supérieure à un mois, sont généralement associés à des conditions médicales sous-jacentes. Par exemple, chez un patient, le hoquet a été associé à l'arthrite dans l'articulation sterno-claviculaire, chez un autre à des embolies pulmonaires. Ils interfèrent avec l'alimentation, la socialisation et le sommeil et peuvent nuire considérablement à la qualité de vie du patient. Le plus long cas enregistré l’a été chez un agriculteur de l’Iowa qui a cessé de travailler pendant 69 ans et neuf mois, selon le Guinness Book of World Records.
Quels traitements pharmacologiques ? Pour ces hoquets persistants, un certain nombre d'options pharmacologiques ont été documentées comme efficaces, notamment un médicament bloquant la dopamine, le baclofène et la gabapentine, le métoclopramide, la chlorpromazine et l'halopéridol. Mais d'autres remèdes suggérés comprennent la déglutition de sucre granulé, l'hypnose et l'acupuncture.
Au global, « il y a un manque de preuves de bonne qualité pour pouvoir recommander un traitement spécifique pour le hoquet », concluent les chercheurs qui nous apportent néanmoins, avec leur revue d la littérature un premier état des connaissances sur une affection qui peut sembler anecdotique, mais qui dans certains cas extrêmes peut annihiler totalement, la qualité de vie.
Source : Current Neurology and Neuroscience Reports August 2018 Intractable Hiccups
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