En France, elle fait chaque année en France 27.000 victimes. Transmise par piqûres de tiques, la borréliose de Lyme est une infection qui peut être polysystémique, avec des manifestations à la fois neurologiques et articulaires. Aux Etats-Unis, l’incidence des infections transmises par les tiques a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. C’est ce qui motive cette étude de scientifiques du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID/NIH), qui appelle les responsables en Santé publique à travailler à l’amélioration de diagnostics, de vaccins préventifs et des traitements.
Borrelia burgdorferi est la bactérie transmise par les tiques (cf Ixodes scapularis, une des espèces de tiques pouvant transmettre la maladie) cause la maladie ou borréliose de Lyme, dont les symptômes incluent la fatigue, la douleur, la perte de mémoire ou de concentration et, chez certains patients, l’arthrite inflammatoire, des douleurs articulaires, musculaires, le lupus…. Son incidence est en augmentation de 10% en Europe, pourtant la maladie de Lyme reste mal et difficilement diagnostiquée et donc parfois non traitée. Aux Etats-Unis, alors que les CDC estiment 30.000 le nombre de nouveaux cas chaque année, l'incidence réelle serait 10 fois plus élevée.
Un diagnostic complexe : parce que les symptômes peuvent apparaître dans les mois qui suivent ou des années après la morsure, parce qu'ils sont polymorphes et communs à d'autres maladies, le diagnostic clinique de la maladie de Lyme reste complexe. Aujourd’hui, ce diagnostic est principalement basé sur la sérologie. Enfin la bactérie Borrelia burgdorferi, et les autres bactéries impliquées, et les pathologies associées restent encore mal connues des médecins de soins primaires. La maladie de Lyme représente la majorité (82%) des cas signalés de maladies liées aux morsures de tiques.
De multiples facteurs contribuent probablement à l'augmentation de l'incidence de la maladie de Lyme, comme une densité accrue des tiques et leur expansion géographique.
10 à 20% des cas réfractaires aux traitements : bien que la plupart des cas soient traités avec succès, 10 à 20% des patients rapportent des symptômes persistants après un traitement antimicrobien efficace. Ces infections à virus sont également susceptibles de causer des maladies sévères et jusqu’au décès. L’exemple est donné avec le virus Powassan (POWV), reconnu en 1958, qui provoque une maladie fébrile, suivie de troubles neurologiques progressifs et sévères, entraînant le décès dans 10 à 15% des cas et des symptômes à long terme dans 70% des cas. Ces cas « intraitables » et mortels appellent à une meilleure compréhension, prévention, détection et prise en charge de l’infection.
Ces limites dans les différents axes de lutte contre les maladies transmises par les tiques ont conduit les chercheurs à explorer,
- de nouveaux diagnostics innovants avec différentes plates-formes susceptibles d'apporter un bénéfice clinique. Les auteurs font référence aux plateformes sérologiques multiplexes capables de détecter des anticorps vs plus de 170.000 épitopes distincts, permettant ainsi aux chercheurs d’identifier 8 agents pathogènes. Outre son efficacité à détecter simultanément de multiples agents pathogènes, ce test offre une meilleure détection des pathogènes dans les spécimens collectés au début de la maladie.
Les technologies de plates-formes non-sérologiques peuvent également améliorer les capacités de diagnostic, notamment en identifiant les agents pathogènes émergents. 2 « nouveaux » virus ont ainsi été identifiés, le virus Heartland et le virus Bourbon, par séquençage de nouvelle génération.
La mise en œuvre clinique de ces diagnostics de nouvelle génération seront essentiels pour mieux comprendre les facteurs déterminants des tendances épidémiologiques et la portée clinique complète de la maladie transmise par les tiques. Ils faciliteront les soins cliniques appropriés pour les patients infectés, et les tests de candidats vaccins et de nouveaux produits thérapeutiques.
- des vaccins pour prévenir la maladie : un vaccin contre la maladie de Lyme a déjà été mis au point, mais il a été retiré du marché et n'est plus disponible. Les modes de protection futures pourraient inclure des vaccins spécifiquement conçus pour créer une réponse immunitaire à un agent pathogène, ou pour cibler les pathogènes à l'intérieur des tiques qui les portent.
Ce n’est qu’en améliorant les diagnostics, en développant de nouveaux traitements et vaccins préventifs, que les responsables en santé publique pourront endiguer la menace croissante des maladies transmises par les tiques.
Dans l’attente, il existe des mesures de prévention de base : porter des insectifuges et des vêtements amples en marchant dans les bois.
Source: New England Journal of Medicine July 2018 DOI: 10.1056/NEJMp1807870 Tickborne Diseases–Confronting a Growing Threat. (Visuel NIAID)
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