Ce vaccin contre le VIH montre des résultats prometteurs chez l'Homme (et chez le singe) avec ce nouvel essai clinique présenté dans le Lancet. Conçu pour stimuler des protéines particulières qui peuvent interagir avec le VIH et l'empêcher de provoquer une infection permanente, ce candidat, et en particulier l’une de ses versions entraine une réponse immunitaire à long terme. Des données publiées dans le Lancet, prometteuses et qui ont donc incité à lancer un nouvel essai clinique, de phase IIb.
Les chercheurs de l'Université Harvard, du Massachusetts Institute of Technology (MIT), de l'Institut de recherche de l'armée Walter Reed, ont mené cet essai clinique auprès de 393 participants, âgés de 18 à 50 ans, recrutés dans 12 centres différents en Afrique de l'Est, du Sud, en Thaïlande et aux États-Unis, tous en bonne santé et considérés comme présentant un faible risque d'infection par le VIH-1. Ces participants ont été répartis en 8 groupes d’étude et ont reçu soit l'une des variantes du vaccin, soit un placebo (solution saline). Les injections ont été effectuées en semaines 0 et 12 de l'étude, avec des rappels en semaines 24 et 48.
Dans le même temps, une étude similaire a été réalisée chez 72 singes rhésus. L’approche impliquait d'exposer les singes à l'infection par le VIH, 6 mois après la vaccination, et sur une base hebdomadaire et une période de 6 semaines, pour voir si le vaccin était efficace pour prévenir l'infection.
L’objectif principal des 2 études était de valider la sécurité et la tolérance du vaccin et la persistance de protection un an après la vaccination.
Les résultats chez les humains, montrent que c’est bien le cas, et que la sécurité du vaccin est satisfaisante, avec des effets secondaires légers courants (douleur légère à modérée au site d'injection, maux de tête légers à modérés, fatigue et douleurs musculaires) et des réactions indésirables plus sévères chez seulement 1% des participants (diarrhée, douleurs abdominales et étourdissements).
La version la plus efficace entraîne une réponse de 100% des participants du groupe à 52 semaines : cela signifie que tous les participants ayant reçu ce vaccin ont produit des anticorps capables de se lier aux protéines présentes à la surface du virus VIH. Plus de 80% des personnes ayant reçu cette version ont également montré des signes positifs pour 2 autres marqueurs de la réponse immunitaire.
Dans l'étude sur les singes, différentes versions du vaccin ont fourni différents niveaux de protection après exposition des singes au « VIH ». Une des formules vaccinales a empêché l'infection chez les 2 tiers d’un groupe de 12 animaux.
Des résultats positifs dans l'ensemble, et pour une version du vaccin en particulier. Un autre essai de phase 2b est déjà en cours en Afrique du Sud pour tester l’efficacité du vaccin, chez 2.600 jeunes femmes d'Afrique australe.
N.B. La recherche a été co-financée par Janssen Vaccines & Prevention
Source: The Lancet July 6 2018 DOI : 10.1016/S0140-6736(18)31364-3 Evaluation of a mosaic HIV-1 vaccine in a multicentre, randomised, double-blind, placebo-controlled, phase 1/2a clinical trial (APPROACH) and in rhesus monkeys (NHP 13-19)
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