La dermite associée à l’incontinence (DAI) correspond à une altération cutanée associée à l’exposition des tissus à l’urine et/ou aux selles. Elle engendre pour le patient une gêne et une douleur parfois considérables avec une véritable altération de la qualité de vie. Son traitement peut s’avérer complexe et engendre pour les soignants une charge de travail supplémentaire. Car la DAI résulte en effet d’un processus complexe à la fois irritatif et de friction, qui entraîne une inflammation et une irritation de la peau.
On définit plus simplement la DAI comme une « affection descendante », prenant naissance à la surface de la peau et progressant vers les couches inférieures. La DAI se différencie ainsi de l’escarre par son mode d’installation, l’escarre étant décrit au contraire comme une « affection ascendante », prenant naissance dans les couches profondes, les tissus mous et progressant vers la surface de la peau.
Premiers symptômes : dans la DAI, l’altération cutanée débute par des rougeurs, un érythème aux contours le plus souvent mal définis, pouvant être parcellaire ou très étendu sur les zones exposées à une humidité persistante. Les conséquences de cette altération sont de rendre le patient déjà vulnérable encore plus fragile aux infections cutanées secondaires, en particulier aux mycoses, surinfections ou même au dveloppement d'escarres.
Pathogenèse : la peau, « le plus grand organe de notre corps » assure de nombreuses fonctions : protection, élimination, échanges thermiques, échanges sensitifs…Sa principale défense est située au niveau de sa couche extérieure : la couche cornée, renforcée par des liens lipidiques et protéiques. L’ensemble des liens lipidiques et protéiques équilibre l’hydratation, l’efficacité et la souplesse de la peau. Avec l’incontinence urinaire et/ ou fécale, la couche cornée de la peau se « gorge » de liquide. Il en résulte un gonflement et une rupture de cette couche. Le pH de la peau se modifie et devient plus alcalin (plus doux) et la résistance de la peau aux bactéries est moins efficace. L’équilibre de l’hydratation et la fonction de barrière de la peau sont corrompus. S’ajoute enfin le risque de macération. Les substances irritantes peuvent alors s’insinuer plus profondément dans la structure et provoquer une inflammation : Les lésions de frottement, contact apparaissent alors.
Principaux facteurs de risque de DAI
- Le type d’incontinence : urinaire et ou fécale
- La fréquence et l’importance des épisodes d’incontinence
- L’utilisation de change occlusifs (type change complet)
- L’altération cutanée préexistante
- La mobilité physique diminuée/l’alitement
- L’altération des fonctions cognitives
- L’incapacité à effectuer soi-même la toilette intime
- La douleur
- Une température corporelle trop élevée
Au total, DAI et escarres connaissent des facteurs de risque communs, atteignant des personnes âgées fragilisées, en « mauvaise santé », peu mobiles ou alitées, présentant des troubles mnésiques et incontinentes. Cependant, en prévenant l’apparition d’une DAI on prévient celle d’une escarre et inversement.
Il existe en effet des produits et des dispositifs de protection, crèmes et palliatifs, qui permettent, combinés à des protocoles de soin et d’hygiène adaptés, d’éliminer en grande partie, le risque de DAI.
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