La réponse nous est apportée par ces chercheurs en nutrition de Université de Californie – Davis qui conviennent du rôle unique des boissons sucrées sur le risque de maladie cardio-métabolique. Des conclusions en forme d’avertissement, présentées dans les Obesity Reviews, spécifiquement contre les boissons sucrées, non seulement facteurs de problèmes de santé chroniques mais même dans le cadre de régimes qui n'entraînent pas de prise de poids.
Les calories de l’alimentation ont le potentiel d'augmenter le risque d'obésité et de maladie cardio-métabolique, car toutes les calories consommées peuvent contribuer directement à l'équilibre énergétique et/ou au stockage de graisses. Cependant, certains aliments ou schémas diététiques vont contribuer plus fortement au développement de l'obésité et de la maladie cardio-métabolique, et cela par des mécanismes supplémentaires qui ne sont pas médiés uniquement par l’apport calorique. Les chercheurs documentent ce débat, en se concentrant tout particulièrement sur les effets sur la santé des graisses alimentaires, du sucre et des édulcorants. S’il est déjà bien connu que les acides gras saturés et les boissons sucrées sont facteurs de développement de maladies cardio-métaboliques par des mécanismes qui dépassent leurs seules contributions caloriques, des recherches émergentes révèlent peu à peu l’importance dans la réponse du sujet à ces deux aliments, du statut métabolique, du génotype, du système de récompense du cerveau et, bien entendu du microbiome. Ces facteurs individuels pourraient en effet ouvrir la voie à de nouvelles stratégies contre la crise de l'obésité. Dans l’attente de telles stratégies, personnalisées, 2 apports essentiels sont ici mis en accusation par ces experts, la consommation de boissons sucrées et d’acides gras saturés.
La responsabilité des boissons sucrées : Alors que les calories provenant de n'importe quel aliment ont la capacité d'augmenter le risque d'obésité et d'autres maladies cardio-métaboliques, les boissons sucrées semblent jouer un rôle unique, conclut cette collaboration de 22 experts en nutrition. Leur rapport fournit un examen approfondi de la science actuelle sur les régimes qui peuvent mener à l'obésité, aux maladies cardiovasculaires et au diabète de type 2. « Ce qui est nouveau est qu'il s'agit d'un groupe impressionnant de scientifiques ayant une vaste expérience dans la nutrition et le métabolisme » et ce groupe confirme l’effet considérable des boissons sucrées sur les facteurs de risque cardio-métaboliques -en regard, par exemple à des quantités égales d'amidon (le polysaccharide le plus répandu dans les végétaux).
Les édulcorants, comme l’aspartame, ne favorisent pas la prise de poids chez l’adulte, c’est le second consensus de ces experts. Un consensus qui pourrait surprendre, cependant aucune étude chez l’Homme n’a jamais démontré que les édulcorants non caloriques entraînent un gain de poids.
Préférer les acides gras polyinsaturées : la consommation de graisses polyinsaturées (n-6), comme celles que l'on trouve dans certaines huiles végétales, graines et fruits à coques, réduit le risque de maladie par rapport à des quantités égales de graisses saturées. Cependant, cette conclusion est évidemment assortie d’une réserve : les produits laitiers comme le fromage et les yaourts, qui peuvent être riches en graisses saturées sont pourtant associés à un risque cardio-métabolique réduit.
Il reste un long chemin à parcourir pour obtenir des réponses précises sur de nombreuses interrogations nutritionnelles. Néanmoins, nous sommes tous d'accord qu'un régime alimentaire sain composé de grains entiers, de fruits, de légumes et de graisses saines, transformées au minimum, favorise la santé par rapport au régime alimentaire occidental typique raffiné et appétissant. Bref, pensez « régime méditerranéen », concluent en substance les auteurs.
Ce rapport très complet qui analyse également les effets des principaux régimes alimentaires est à lire ‘en anglais) par tous les nutritionnistes.
Source: Obesity Reviews May 2018 doi: 10.1111/obr.12699 Pathways and mechanisms linking dietary components to cardiometabolic disease: thinking beyond calories
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