Cette série d’articles d’experts internationaux, publiée dans le Lancet montre les multiples défis qui restent à relever dans la prévention et le traitement de la lombalgie. Les chercheurs concluent que le traitement de la lombalgie nécessite d’être considérablement amélioré. En effet, la gestion de la condition dans le monde révèle l’utilisation de nombreux traitements pourtant aujourd’hui documentés comme inefficaces. Pourtant, il apparaît clairement que d’autres traitements, tels que la pratique d’un exercice adapté et la kinésithérapie peuvent être extrêmement bénéfiques.
La lombalgie qui affecte le dos entre le bas des côtes et le haut des jambes est une condition commune qui touche chaque année au moins une fois plus d’un adulte sur deux. Au fil des années, la recherche a précisé ses options de traitement et a éliminé certaines options – comme le repos au lit par exemple-. Cependant, ces experts constatent que dans de nombreux endroits encore dans le monde, le traitement proposé ne reflète pas l’état de la science. En revanche, ils pointent de nouvelles approches dans certains pays, qui ouvrent l’accès à plus grand nombre de patients aux traitements appropriés. Mais il reste des progrès considérables à faire pour réduire l’incidence et la prévalence de cette condition associée à des dépenses de santé et une baisse de productivité élevées.
La lombalgie, des causes spécifiques ? La douleur du bas du dos est une condition fréquente avec de multiples causes, dont les entorses et les blessures musculaires, les hernies discales, la sciatique, l'arthrite et dans des cas plus rares, le cancer du pancréas. Chez la majorité des patients, la cause reste non identifiée, on parle alors de lombalgie « non spécifique ». Cette multiplicité des causes complique bien évidemment la prise en charge globale et le traitement de la condition. Ces différentes causes possibles suggèrent différentes façons de traiter ou de gérer la lombalgie et d'empêcher sa récidive.
Quels sont les traitements efficaces ? Différents types d'exercices, praticables en groupe sous surveillance d’un professionnel de santé, ont aujourd’hui fait leurs preuves, tout comme la kinésithérapie, l’ostéopathie avec la manipulation de la colonne vertébrale ou encore le massage. Certaines thérapies « psychologiques » ou cognitives peuvent, en complément, également permettre de mieux gérer la douleur. Les auteurs rappellent que si certains analgésiques comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l'ibuprofène peuvent aider, il est recommandé de les utiliser sur une durée la plus courte possible. Idem, pour le paracétamol. Les glucocorticoïdes ne sont recommandés que chez un petit nombre de patients présentant une hernie discale et une radiculopathie (compression du nerf) entrainant des douleurs sur 12 semaines ou plus. Enfin, certains traitements recommandés plus fréquemment « dans le passé » sont définitivement jugés inefficaces, il s’agit des ceintures et des corsets pour le soutien, des exercices de traction, de l'acupuncture ou de l’électrothérapie. Les injections rachidiennes ne sont plus recommandées et la chirurgie n'est recommandée que dans certains cas bien spécifiques. Ainsi, la chirurgie ne devrait être considérée que chez les patients souffrant de douleur à long terme et n’ayant pas répondu aux autres traitements.
Des initiatives, une prévention à développer : cet examen des lignes directrices et de la littérature internationale confirme ainsi que l'exercice, avec ou sans éducation thérapeutique reste le moyen le plus efficace de gérer le mal de dos. Il met également en évidence des initiatives développées dans certains pays pour améliorer la prise en charge de la lombalgie : au Royaume-Uni, une intervention d’orientation permet de réduire le nombre de patients soumis à une radiographie de la colonne vertébrale. Un questionnaire, le STarT Back contribue également à identifier le bon traitement pour chaque patient en fonction de ses symptômes. Il reste un fossé à combler en matière de prévention, soulignent les auteurs, qui appellent à plus de recherches, … y compris chez les enfants.
La conclusion est qu’il serait possible de faire des progrès considérables dans la prévention, la gestion, le traitement et la prévention de la récidive des lombalgies. L’exercice physique adapté reste le traitement de première ligne.
Source: The Lancet March 21 2018 DOI: 10.1016/S0140-6736(18)30489-6 Prevention and treatment of low back pain: evidence, challenges, and promising directions
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