Cette enquête britannique, présentée dans l’European Journal of Cancer n’es pas anecdotique car elle retrace, finalement, en identifiant les mythes les plus communs sur le cancer, les grands points de méconnaissance des patients. Et les sources de désinformation, également, comme en particulier, les médias sociaux.
L'étude révèle que les 3 mythes les plus courants sur le cancer sont qu’il peut être causé par le stress, la consommation d’additifs alimentaires et l'exposition aux fréquences électromagnétiques. Cependant, l’analyse note que la majorité des personnes interrogées sont bien conscientes des causes avérées de la maladie, dont le tabagisme, les coups de soleil et la consommation excessive d'alcool.
Les chercheurs de l'University College London et de l'Université de Leeds sont à l’origine de cette enquête transversale, menée au Royaume-Uni, mais dont les conclusions sont très probablement généralisables à l’Europe. L’analyse a porté sur les données de l'enquête Attitudes and Beliefs about Cancer UK (ABACUS), une vaste enquête transversale, ici menée auprès de 1.990 adultes représentatifs de la population générale britannique. Comme il n'existait aucun outil déjà validé permettant d’identifier avec précision les croyances sur les causes du cancer, les chercheurs ont développé une échelle spécifique, la « the Cancer Awareness Measure Mythical Causes Scale » (CAM-MYCS).
L’objectif était de vérifier
- que les répondants connaissaient bien les principaux facteurs de risque reconnus de cancer, dont,
- le tabagisme actif et passif,
- la consommation excessive d'alcool,
- des apports insuffisants en fruits et légumes,
- le surpoids et l’obésité,
- des coups de soleil durant l’enfance,
- l’âge avancé,
- les antécédents familiaux,
- l’infection par le virus du papillome humain (HPV),
- une pratique insuffisante d'activité physique.
2- le poids des mythes sur lesquels il n'existe aucune preuve scientifique (via CAM-MYCS), parmi lesquels :
- boire des boissons conditionnées en bouteilles plastique,
- consommer des aliments avec édulcorants artificiels ou additifs,
- consommer des aliments génétiquement modifiés,
- utiliser un four à micro-ondes, des aérosols, le téléphone portable, certains produits de nettoyage,
- vivre près de lignes électriques ou de sources de fréquences électromagnétiques,
- se sentir stressé,
- avoir subi un traumatisme physique.
Enfin, dans l’analyse, les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion possibles dont l’âge, le genre, l’origine ethnique, le lieu de vie, le statut matrimonial, le niveau d’éducation, l’état de santé, le poids déclaré, la consommation de fruits et légumes et la consommation d'alcool.
L’analyse montre que :
- La connaissance des causes réelles du cancer (53%) est supérieure à la croyance en des mythes du cancer (36%) ;
- le tabagisme actif et passif sont les causes réelles les mieux reconnues du cancer,
- l’infection à papilloma virus n’étant connue que par 30% des répondants,
- un apport insuffisant de fruits et légumes n’étant également un facteur connu que par 30% des répondants.
- Les mythes les plus communément admis sur les causes du cancer sont :
- l'exposition au stress : 43%,
- les additifs alimentaires : 42%,
- les fréquences électromagnétiques : 35%.
Les chercheurs concluent donc à une connaissance insuffisante en population générale, des facteurs majeurs de développement des cancers. Ils appellent, à l’évidence, au développement d’interventions permettant d’accroître l’information et la sensibilisation avant tout aux causes démontrées de la maladie.
Source : European Journal of Cancer April 25 2018 Prevalence of beliefs about actual and mythical causes of cancer and their association with socio-demographic and health-related characteristics: Findings from a cross-sectional survey in England
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