Les patients atteints de diabète de type 2 qui prennent leur petit déjeuner plus tard, sont plus susceptibles d'avoir un IMC plus élevé, révèle cette étude de l’Université de l'Illinois (Chicago). Mais quelle est la raison de cette curieuse association ? Prendre son petit déjeuner plus tard serait en fait un marqueur fidèle d’un mode de vie plutôt « du soir », lui-même associé à un IMC plus élevé. Des données présentées dans la revue Diabetic Medicine qui, mine de rien, confirment l’importance, pour un bon métabolisme d’une horloge interne bien réglée. Car si l’obésité est fréquente chez les patients diabétiques de type 2, elle l’est encore plus chez les lève-tard/couche-tard.
Les chercheurs du département Endocrinologie, diabète et métabolisme du Chicago College of Medicine ont cherché si la préférence du matin ou du soir chez les diabétiques de type 2 était associée des différences de résultats de santé. Et si oui, quels facteurs précisément pouvaient y contribuer. L’étude, a interrogé par questionnaire 210 participants diabétiques de type 2, aux horaires de travail non décalés, sur leurs préférences du matin ou du soir. Les participants devaient préciser, entre autres points, le moment préféré du réveil et du coucher, le moment de la journée consacré à l'exercice, aux activités mentales et professionnelles…Les scores pouvaient parti de 13 : préférence extrême pour le soir, à 55 : préférence extrême pour le matin.
Les participants ont également été interrogés sur l’heure des repas. L'apport calorique quotidien, l’IMC, la durée et la qualité du sommeil ont été également été pris en compte. L’analyse montre que :
- la durée moyenne du sommeil autodéclarée est de 5,5 heures / nuit ;
- l’apport calorique moyen est de 1.103 kcal / jour ;
- 97 participants avaient un mode de vie plutôt « du soir », 113 « du matin ».
- Un mode de vie du matin est associé à un petit déjeuner pris entre 7h00 et 8h30,
- un mode de vie du soir est associé à un petit déjeuner pris entre 7h30 et 9h00 ;
- Un mode de vie du matin est associé avec des horaires de tous les repas plus tôt dans la journée, dont le petit déjeuner ;
- un mode de vie du soir est associé à un IMC plus élevé ;
- un mode de vie du matin est associé à une heure de petit-déjeuner plus précoce et à un IMC plus faible, de 0,37 kg / m2.
Prendre son petit-déjeuner plus tard, pourrait même être considéré comme un facteur de risque à part entière, associé à un IMC plus élevé chez les patients atteints de diabète de type 2. Ce petit-déjeuner tardif pourrait en effet, et en particulier chez ce groupe de patients à risque d’IMC élevé, décaler l'horloge biologique interne, et accroître encore le risque métabolique. Enfin, prendre son petit déjeuner à un horaire plus tardif peut aussi être associé à différents facteurs de vie malsains qui pourraient eux-aussi contribuer à cet IMC plus élevé.
Source: Diabetic Medicine 13 April 2018 DOI: 10.1111/dme.13642 The relationship among breakfast time, morningness–eveningness preference and body mass index in Type 2 diabetes
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