L'hippocampe, cette zone du cerveau communément associée à la mémoire -et à la démence- pourrait également héberger les « sources » de l'anxiété et de la dépression, bref être fortement impliquée dans la régulation émotionnelle, suggère cette étude canadienne. Ces conclusions, présentées dans la revue Current Biology, remettent en question notre compréhension du fonctionnement de cette partie du cerveau.
L’hippocampe pourrait ainsi fournir des indices importants sur un éventail de maladies mentales, dont la toxicomanie, l'anxiété et la dépression, suggère cette équipe de neuroscientifiques de l’Université de Toronto, qui ajoute : « Nous devons peut-être repenser la façon dont l'hippocampe traite l'information ». L'hippocampe, une structure en forme d'hippocampe, est une zone profonde du cerveau et plus précisément du système limbique, qui joue un rôle important dans le traitement de la mémoire et dans la cognition spatiale. Les chercheurs ont longtemps cherché à mieux comprendre ce rôle de l'hippocampe dans la mémoire et la démence, en particulier dans la maladie d'Alzheimer. Car chez les patients atteints d'Alzheimer, l’hippocampe est l'une des premières zones du cerveau à subir des dommages. Des études plus récentes ont suggéré que l'hippocampe antérieur, une sous-région située au front, pourrait également jouer un rôle dans la régulation émotionnelle, dont l'anxiété. Ces travaux confirment ces précédentes conclusions.
2 sous-zones de l’hippocampe régulent le conflit d’approche-évitement : les chercheurs ont examiné, chez le rat, l'hippocampe ventral, une sous-région corrélée à l'hippocampe antérieur chez l'homme. Ils souhaitaient identifier quel rôle deux sous-zones de l'hippocampe ventral, CA1 et CA3, pouvaient jouer en termes de conflit approche-évitement. Le conflit d'approche-évitement est un modèle utilisé en psychologie pour tester comment les animaux gère la régulation de la peur et de l'anxiété. Il s'agit essentiellement d'une situation qui implique une décision sur la poursuite (approche) ou l'évitement de quelque chose présentant des aspects à la fois positifs et négatifs. Un exemple de conflit d'approche-évitement donné par les auteurs est d'imaginer aller dîner dans un restaurant que l’aime, mais au moment d’entrer, d’y voir quelqu'un qu’on ne peut pas supporter : l’approche consiste à y aller quand même, l’évitement, à ne pas y aller.
Les chercheurs montrent que l'inactivation temporaire de la sous-zone CA1 augmente la probabilité de l’évitement, l'inactivation de l’autre sous-zone CA3 augmente la probabilité d'approche au conflit.
Cet effet bidirectionnel contredit l’idée reçue que ces différentes sous-zones de l’hippocampe forment avec une autre partie appelée le gyrus denté, un circuit à travers lequel le flux d'information se produit dans une même direction. Car ici, CA1 et CA3 dans l'hippocampe ventral semblent déclencher des actions opposées en termes de traitement des conflits. Cette découverte ouvre une nouvelle compréhension possible de toute une gamme de maladies de santé mentale. La dépendance, par exemple, pourrait être liée à une motivation d'approche anormale. L'anxiété et la dépression pourraient être liées à des comportements d'évitement exacerbés. Et tous ces symptômes pourraient être déclenchés de cette même zone du cerveau.
L’équipe poursuit donc ses recherches sur ces sous-régions de l'hippocampe, en particulier dans le traitement des conflits chez les humains. Il s’agit concrètement d’évaluer comment des lésions chez certains patients dans cette zone du cerveau peuvent déclencher ou expliquer des comportements anormaux d’approche ou d’évitement, face au « conflit ».
Source: Current Biology April 2018 DOI: 10.1016/j.cub.2018.03.012 Ventral Hippocampal CA1 and CA3 Differentially Mediate Learned Approach-Avoidance Conflict Processing (Visuel U of T Scarborough)
Plus sur la Mémoire sur Neuro blog
Laisser un commentaire