Certaines personnes présentent des réactions émotionnelles négatives au stress qui vont se prolonger jusqu'au lendemain ou durant plusieurs jours. D’autres sont plus susceptibles de laisser aller. Alors que le stress est fréquent et courant dans notre vie quotidienne, cette étude, présentée dans Psychological Science, suggère que « laisser aller » est probablement la meilleure stratégie, sous peine de voir les effets du stress ressurgir des années après.
En synthèse, la propension à des réponses négatives persistantes au stress, est liée, selon cette étude, à de mauvais résultats de santé, jusqu’à 10 années plus tard : « les émotions négatives qui persistent après des stress quotidiens mineurs ont des implications importantes pour notre santé physique à long terme », résume Kate Leger, psychologue à l'Université de Californie Irvine.
Il n’y a pas de petit et de grand stress, écrivent ces psychologues : si la plupart des gens pensent aux facteurs de stress qui peuvent influer sur la santé, ils pensent généralement aux événements majeurs de la vie ayant un impact grave, comme le décès d’un proche ou un divorce. Cependant, les études suggèrent que ce ne sont pas seulement les grands événements, mais aussi les petits stress du quotidien qui peuvent avoir un impact sur notre santé. Si l’association entre les types de réponses au stress et le bien-être à long terme est bien démontrée, l'impact des réponses émotionnelles persistantes reste mal connu. Ici, l’équipe a regardé précisément les conséquences de petits stress, comme un pneu crevé, une réponse négative persistante à ces petits stress et la santé et le bien-être bien plus tard dans la vie.
Une réponse au stress prolongée impacte la santé sur des années : L’équipe analyse ici les données portant sur les émotions de participants à l'enquête Midlife in the United States, une étude longitudinale représentative des adultes à l'échelle nationale. Au départ de l’étude, les participants ont complété un sondage de 8 jours sur toute une variété d'émotions et les facteurs de stress éprouvés chaque jour. 10 années plus tard, les participants ont renseigné par questionnaire leur histoire de maladies chroniques et leurs limitations fonctionnelles. L’analyse montre que :
- les participants présentant les réponses négatives au stress les plus élevées et durables sont aussi ceux qui des années plus tard, déclarent le plus grand nombre de problèmes de santé, dont les maladies chroniques, les déficiences fonctionnelles et la perte d’autonomie ;
- Ces conclusions valent indépendamment du sexe, du niveau d’études et de la santé de base des participants et même après prise en compte de la réponse émotionnelle du jour.
Il y a ainsi quelque chose d'unique dans l’impact de la réponse au stress, même léger, en termes de conséquences négatives pour la santé physique. Un lien qui pourrait s’expliquer par l'activation de systèmes liés au stress facteurs d’inflammation chronique et finalement de maladie.
Être capable de « laisser aller » face aux stress mineurs de la vie peut donc jusqu’à déterminer la santé physique, des années après.
Source : Psychological Science March 19, 2018 Let It Go: Lingering Negative Affect in Response to Daily Stressors Is Associated With Physical Health Years Later
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