Il nous arrive à tous de subir des distorsions de perception et d’avoir l’impression d’avoir entendu ce que nous nous attendions à entendre. Dans ce cas, le cerveau « sain » utilise des expériences antérieures pour générer ces perceptions déformées. Les patients schizophrènes qui ont des hallucinations auditives ont eux-aussi tendance à entendre ce qu'ils souhaitent entendre. Mais cette distorsion est extrême puisqu’elle conduit à entendre régulièrement des voix qui n’existent pas. Si ces hallucinations auditives ont déjà été associées à des niveaux élevés de dopamine, ces travaux décryptent comment, chez ces personnes psychotiques, la dopamine favorise ces distorsions en conformité avec les attentes très personnelles des patients.
Les chercheurs de l'Université Columbia et du New York State Psychiatric Institute ont découvert que des niveaux élevés de dopamine favorisent les hallucinations mais incitent aussi certains patients à se fier davantage à leurs attentes, qui vont alors s’exprimer sous forme d’hallucinations.
Dopamine et hallucinations : chez les personnes schizophrènes, les niveaux de dopamine sont élevés et les hallucinations sont souvent traitées avec succès par des antipsychotiques qui bloquent la dopamine dans le striatum. Si ce mécanisme thérapeutique reste mal compris alors que cette zone du cerveau, le striatum n’est pas associée au traitement sensoriel, l'association entre niveaux élevés de dopamine et hallucinations est largement démontrée.
Dopamine et attentes : les chercheurs mettent au point une expérience d’écoute sonore qui induit une illusion auditive chez des participants en bonne santé et chez des participants schizophrènes : l’expérience montre que les patients ayant des hallucinations ont tendance à percevoir les sons plus conformes à leurs attentes et cette propension à entendre ce qu’ils s’attendent à entendre est encore plus prononcée chez les participants avec libération très élevée de dopamine. De la même manière, ce phénomène est encore exacerbé avec l'administration d'un médicament dopaminergique.
Des résultats qui ensemble, confirment non seulement l’association hallucinations et niveaux de dopamine élevés, mais qui suggèrent également un rôle bien spécifique du neurotransmetteur, qui va exacerber la déformation des perceptions, conformément aux croyances des patients et favoriser leur expression sous la forme d'hallucinations.
Source : Current Biology Feb 2018 10.1016/j.cub.2017.12.059 A perceptual inference mechanism for hallucinations linked to striatal dopamine
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