Chez chacun d’entre nous, certaines odeurs, comme certaines mélodies déclenchent le souvenir d'expériences vécues des années auparavant. Comment les odeurs sont transformées en souvenirs pour la vie, c’est ce que nous explique cette équipe de la Ruhr-Université de Bochum qui identifie la zone du cerveau responsable de ce « stockage » à long terme. L'étude présentée dans la revue Cerebral Cortex décrypte comment, en substance, le cortex piriforme, une partie du cerveau olfactif impliqué dans ce processus de sauvegarde fonctionne en interaction avec d'autres zones du cerveau.
« On sait que le cortex piriforme est capable de stocker temporairement des souvenirs olfactifs, nous avons cherché à comprendre comment le mécanisme s’adapte aux souvenirs à long terme », explique Christina Strauch, l’auteur principal de l’étude.
La plasticité synaptique est responsable du stockage des souvenirs dans les différentes structures de la mémoire. Au cours de ce processus de stockage, la communication entre les neurones est modifiée via la plasticité synaptique, ce qui crée alors « un souvenir ». Les chercheurs ont regardé chez le rat comment le cortex piriforme exprime cette plasticité synaptique et si ce changement est suffisamment durable mémoire pour expliquer la consolidation d’un souvenir à long terme.
2 zones du cortex collaborent pour fixer une odeur à long terme : l’équipe utilise ici des impulsions électriques appliquées au cerveau de l’animal pour déclencher le processus d’encodage d'une sensation olfactive en souvenir. Il est connu que ces protocoles peuvent induire des effets à long terme dans une autre zone du cerveau responsable des souvenirs à long terme, l'hippocampe. Ils testent ainsi différents protocoles de stimulation variables en fréquence et en intensité mais ne parviennent pas à induire le stockage de données à long terme dans le cortex piriforme. Cependant, après plusieurs tentatives, lorsqu’ils stimulent une zone cérébrale supérieure, le cortex orbitofrontal, connu pour réguler et prioriser les expériences sensorielles, ils parviennent à générer le changement de plasticité synaptique souhaité dans le cortex piriforme.
En bref, ces travaux démontrent que le cortex piriforme est bien capable d’archiver en souvenirs à long terme des données olfactives, mais, pour cela, il a besoin une instruction du cortex orbitofrontal lui précisant que ces données doivent être stockées dans la mémoire à long terme.
Source: Cerebral Cortex 24 November 2017 DOI : 10.1093/cercor/bhx315 In the Piriform Cortex, the Primary Impetus for Information Encoding through Synaptic Plasticity Is Provided by Descending Rather than Ascending Olfactory Inputs
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