
Même sans réduction globale de l'apport calorique, le jeûne intermittent s’avère ici -chez la souris- une approche préventive et thérapeutique plutôt efficace contre l'obésité et les troubles métaboliques, conclut cette étude de chercheurs de l'Hospital for Sick Children de l'Ontario (Canada). Un régime qui relance le métabolisme et favorise la combustion des graisses en générant de la chaleur corporelle et montre déjà des avantages après seulement 6 semaines. Des travaux présentés dans la revue Cell Research qui identifient un nouveau processus, bénéfique, une réaction immunitaire dans les cellules graisseuses.
Le principe du jeûne intermittent est plus en plus populaire, avec la prévalence du surpoids et de l'obésité. Cependant, quand il s'agit de perdre du poids, le meilleur parcours commence par la consultation d’un professionnel de santé ou de la nutrition. En effet, une petite étude publiée dans la revue Nutrition & Metabolism montre que le jeûne par intermittence peut avoir des effets néfastes (1), d'autres études (2,3) montrent que ce type de régime, sous contrôle médical, peut être efficace pour la perte de poids et la réduction du risque coronarien. D’autres recherches suggèrent que le jeûne intermittent prolonge la vie et réduit les déficits cognitfs liés à l’âge (4,5). Une analyse de différentes approches dans la littérature scientifique, suggère que le jeûne intermittent pourrait apporter une grande partie du bénéfice déjà démontré de la chirurgie bariatrique, mais sans les coûts ni les risques, dans la prévention et la réduction de l'obésité et du diabète de type 2 (6). Une autre étude (7) montre, sur la souris, qu'un jeûne ou un apport calorique très réduit 2 jours par semaine, régénère le système immunitaire et ainsi lutte contre le vieillissement.
Le jeûne intermittent sans restriction calorique favorable au maintien du poids et au métabolisme : Ici, 16 semaines de jeûne intermittent sans restriction calorique apparaissent efficaces à lutter contre l'obésité et d'autres troubles métaboliques. Et ce type de jeûne montre déjà des avantages après seulement 6 semaines. L'équipe de recherche voulait mieux comprendre les réactions moléculaires en réponse au jeûne. Des groupes de souris ont été soumis à 16 semaines de jeûne intermittent, soit avec accès à la nourriture durant 2 jours suivis par un jour de jeûne. Leur apport calorique n’était pas limité. L’équipe constate, après 4 mois de ce régime, que :
- les souris du groupe jeûne pèsent moins que les souris du groupe témoin- qui ont poursuivi le même régime alimentaire. Mais ce n’est pas le seul effet constaté ;
- l'accumulation de graisse blanche est réduite au profit de la graisse brune, impliquée dans la combustion de l'énergie et la production de chaleur corporelle.
- Leur système métabolique (glucose et insuline) est resté plus stable.
- Enfin, une autre expérience permet d’observer des avantages similaires après seulement six semaines de jeûne intermittent.
Une cascade moléculaire favorable à la combustion des graisses : grâce à une analyse de la biologie sous-jacente, les chercheurs constatent que ce jeûne intermittent tempère une réaction immunitaire dans les cellules graisseuses. Ce jeûne entraîne des changements dans certaines voies géniques impliquées dans le système immunitaire et dans la réaction du corps à l'inflammation. Le jeûne induit une augmentation d’un type de globule blanc, les macrophages anti-inflammatoires, qui vont stimuler les cellules adipeuses à brûler les graisses stockées en générant de la chaleur. Une augmentation du facteur de croissance vasculaire (VEGF) favorise également l’angiogenèse qui contribue à activer les macrophages anti-inflammatoires.
C’est donc pour ces scientifiques « une approche préventive et thérapeutique contre l'obésité et les troubles métaboliques » et dont les effets, notamment ces changements vasculaires et immunitaires, sont constatés dès le premier jour de jeûne ».
Source: Cell Research DOI: 10.1038/cr.2017.126 17 October 2017; doi: 10.1038/cr.2017.126 Intermittent fasting promotes adipose thermogenesis and metabolic homeostasis via VEGF-mediated alternative activation of macrophage
Plus d’études sur le Jeûne intermittent sur Obésité Blog
Biblio
- Nutrition & Metabolism 2012, doi:10.1186/1743-7075-9-98 Improvement in coronary heart disease risk factors during an intermittent fasting/calorie restriction regimen: Relationship to adipokine modulations
- International Journal of Obesity 2011, doi:10.1038/ijo.2010.171 The effects of intermittent or continuous energy restriction on weight loss and metabolic disease risk markers: a randomized trial in young overweight women
- Diabetes Care 1998, 21(1):2–8 The effect of short periods of caloric restriction on weight loss and glycemic control in type 2 diabetes
- Medical Hypothese (2006) 67, 209–211 The effect on health of alternate day calorie restriction: Eating less and more than needed on alternate days prolongs life
- Neurobiology of Disease 26 (2007) 212–220 online 13 January 2007 Intermittent fasting and caloric restriction ameliorate age-related behavioral deficits in the triple-transgenic mouse model of Alzheimer's disease
- British Journal of Diabetes and Vascular Disease April 2013 doi: 10.1177/1474651413486496 Intermittent fasting: a dietary intervention for prevention of diabetes and cardiovascular disease?
- Cell Stem Cell June 5 2014 DOI.org/10.1016/j.stem.2014.04.014 Prolonged Fasting Reduces IGF-1/PKA to Promote Hematopoietic-Stem-Cell-Based Regeneration and Reverse Immunosuppression