30 ans après l’apparition des premiers cas, la France compte toujours 150.000 personnes vivant avec le VIH. Chaque année, plus de 6.000 personnes découvrent leur séropositivité chaque année dont 55 % de personnes hétérosexuelles et 45 % de personnes homosexuelles. Mais, en cette Journée mondiale, le chiffre qui retient l’attention, c’est 50.000 pour 50.000 personnes séropositives qui ignorent encore leur statut. En cause un accès encore insuffisant au dépistage dont la conséquence, grave est un accès trop tardif au traitement.
Des groupes concentrant l’essentiel des nouvelles infections : La part des découvertes de nouvelles infections dans la communauté gay est bien plus importante (2.500 contaminations par an), tout comme dans la population issue d’Afrique subsaharienne et en particulier les femmes avec près de 1.000 nouvelles contaminations par an. Les usagers de drogues sont enfin le troisième groupe concerné par l’épidémie (100 découvertes de nouvelles infections par an). L’épidémie se concentre en Île-de-France (45 % des nouvelles découvertes) et en Guyane, un territoire dix fois plus touchée que la moyenne nationale.
En cause, une insuffisance du dépistage (environ 5 millions de sérologies par an, selon le dernier point de l’institut de veille sanitaire), un diagnostic qui reste très tardif, dans près d’un cas sur trois, et, en conséquence des 2 premiers points, un traitement trop fréquemment différé avec des pertes de chance conséquentes pour les patients. Pourtant, il existe des consultations de dépistage anonymes et gratuites (CDAG).
Les professionnels de santé aussi sont invités, en cette Journée à proposer systématiquement un test de dépistage,, aux personnes qui n’en ont pas déjà bénéficié, à l’occasion, par exemple, de la prescription d’un bilan biologique ou d’un autre examen complémentaire. Cette sérologie est intégralement prise en charge par l’Assurance maladie et les résultats fiables à près de 100 %.
Les tests de diagnostic rapide n’ont pas d’indication pour le dépistage du VIH en population générale, bien qu’un récent bilan ait aboutit et à leur efficacité et à leur bonne acceptabilité par les patients. Ces tests pourraient en effet mettre à portée des groupes les plus à risque une alternative plus rapide à la sérologie, à confirmer ensuite le cas échéant. Depuis novembre 2010, ce test rapide d’orientation diagnostique (détectant l’infection à VIH peut être réalisé chez toute personne (…) par un salarié ou un bénévole, non professionnel de santé, intervenant dans une structure de prévention ou une structure associative. C’est tout de même une avancée essentielle, même si pour le moment l’utilisation de ces tests, dans les CDAG, reste encore confidentielle.
Alors que faire en priorité ? Le nombre de tests réalisés devrait doubler puis tripler, répond le dernier BEH (InVS), car intensifier et diversifier les stratégies de dépistage pourrait permettre d’atteindre une réduction de 80 à 90% des nouvelles infections.
Source : Ministère de la Santé, InVS,
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