Mais quelle est donc la différence entre le Coca-Cola light et le Coca-Cola Zero ?
Généralement les patients que j’ai en face de moi pensent souvent avoir la réponse : « Light, ça doit contenir encore un peu de sucre, alors que Zéro, il n’y en a plus du tout ».
En fait, nutritionnellement, il n’y a quasiment aucune différence entre les 2 versions. En effet, les 2 contiennent les mêmes édulcorants : aspartam et acésulfame de potassium, les 2 sont sans calorie ou presque, seul peut être changerait quelque peu le goût entre les 2 variantes.
Mais alors, me direz-vous, pourquoi prévoir un nouveau budget pour modifier légèrement la composition, demander à des designers de se pencher sur une nouvelle canette, avec un nouveau logo, prévoir une nouvelle chaîne de production, lancer une nouvelle campagne publicitaire ?
La réponse est évidemment bien simple : investir cette niche inexploitée, celle des hommes. En effet les marketeurs, à coût d’études, se sont rendus compte que c’était préférentiellement la population féminine qui consommait la version light.
C’est pourquoi est apparu en 2007 : Coca-Cola Zero.
Pour vous persuader que chacun des 2 produits vise une population bien particulière, il vous suffit de mettre en parallèle les 2 conditionnements : la version Zero, a un packaging plus viril, tout en noirceur, alors que la version light présente une canette avec des couleurs tout en douceur.
Le publicitaire « suscite l’envie, influence votre inconscient et décide à votre place ce qu’il vous semblera indispensable d’acheter » disait Frédéric Beigbeder dans « 99 francs », Editions Grasset. Pour vous en convaincre, amusez-vous à comparer les 2 publicités télévisuelles : dans la version Zero, ce sont des hommes qui consomment la dite boisson, alors que dans la version light, ce sont des femmes.
Idem pour les sites Internet, rendez-vous sur celui de Coca-Cola Zero : l’atmosphère y est très masculine. Cliquez pour vous aller sur celui de Coca-Cola light : tout n’y est que légèreté et volupté.
En fait l’entreprise Coca-Cola n’en était pas à son coup d’essai, puisque après avoir lancé en France en 1988 Coca-Cola light, elle commercialisait dès 1990 Coca-Cola light sans caféine. Mais les directeurs de stratégie marketing, de stratégie publicitaire, commerciaux, de communication voulant asseoir leur hégémonie et conquérir de nouveaux clients avaient déjà implanté dans les rayons de nos supermarchés :
- Coca-Cola light Lemon (goût citron) en 2002,
- Coca-Cola light Lime (goût citron vert) en 2005,
- Coca-Cola light Sango (goût orange) en 2006.
Et après Coca-Cola Zero ? Nous aurions pu nous dire que repus de bénéfices, ils se seraient arrêtés là : que nenni. En 2008 fait son entrée triomphante dans les linéaires du Coca-Cola light Plus : le Coca-Cola allégé MAIS enrichi. Il fallait oser et ils n’ont eu aucun scrupule à le faire. Désormais braves consommateurs que nous sommes (ou consommatrices) allons devoir faire également le choix entre la version Coca-Cola light Plus antioxydant (enrichi en anti-oxydant : vitamine C et extraits de thé vert) et Coca-Cola light Plus vitamines (enrichi en vitamines PP, B12 et C).
J’ai volontairement limité cette petite réflexion aux versions sans sucre de Coca-Cola, mais nous aurions pu nous amuser à décrypter de la même façon les autres boissons de la firme Coca-Cola Entreprise. Tel aurait pu être le cas de Coca-Cola l’Original décliné actuellement en 5 versions en France, dont Coca-Cola Black, mais également étudier comme cette multinationale se positionnait sur le marché des « boissons énergissantes » avec Burn Energy Drink…
Pour conclure, rappelons tout de même que la seule boisson indispensable est l’EAU. Et que même si un soda est en version édulcorée, il maintient l’habitude et l’appétence pour l’ensemble des produits sucrés.
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BLOGGER: Pierre Pérochon, diététicien
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