C’est ce que nous pourrions penser au regard de l’Arrêté du 2 octobre 2006 relatif aux modalités d’inscription du message à caractère sanitaire préconisant l’absence de consommation d’alcool par les femmes enceintes sur les unités de conditionnement des boissons alcoolisées
Celui-ci prévoit, en effet, que soit apposé sur toutes les bouteilles d’alcool soit un pictogramme, soit une phrase d’avertissement concernant le danger de l’alcool pour la femme enceinte. Mais, et c’est là, la grande victoire des lobbies alcooliers, ils ont réussi à éviter toute contrainte concernant la couleur et la taille du logo. Résultat nous nous retrouvons avec un logo noir ridiculement petit, logé le plus souvent dans un coin de l’étiquette… à coté du logo éco-emballage. Conclusion : personne ne le voit et plus personne n’en parle. D’où des conduites à risque encore trop fréquentes.
C’est sur ce sujet qu’interviennent Dr Gilles Grangé, Dr Jean-Yves Breurec, Isabelle ChazeronI, In Alcool Actualités 39, la lettre électronique de l’INPES (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé).
Ce que trop peu de personnes savent, c’est que le Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF), concerne environ 7000 enfants sur les 750 000 naissances annuelles et qu’il est la première cause non génétique de handicap mental chez l’enfant.
Pour qu’un SAF soit diagnostiqué, 4 éléments doivent être présents :
- Une alcoolisation maternelle (avec une sensibilité variable, que l’on ne peut prédire, et qui est fonction de la quantité et du type d’alcool bu, du type d’alcoolisation : ponctuelle et conséquente ou quotidienne et modérée. Par contre le SAF sera plus sévère si la consommation d’alcool a lieu notamment durant le premier trimestre : période d’organogenèse),
- Un Retard de Croissance Intra-Utérin (RCIU) harmonieux portant sur le poids, la taille et le périmètre crânien,
- Une dysmorphie faciale particulière, comportant 3 signes essentiels : un philtrum allongé et bombé, un rétrécissement des fentes palpébrales, et l’effacement de l’arc de Cupidon,
- Des troubles neurologiques et comportementaux (déficits intellectuels, troubles de l’apprentissage, hyperactivité, troubles de l’attention et/ou de la mémoire, incapacité à contrôler sa colère).
Des malformations diverses peuvent évidemment s’associer : atteintes cardiaques, uro-génitales, osseuses, bec de lièvre…
Face à un tel tableau et à l’inertie de nos parlementaires, il nous revient, à nous, professionnels de santé, de sensibiliser les futures mères sur le message : «Zéro alcool pendant la grossesse». Nous devons leur rappeler de s’abstenir de toute consommation d’alcool dès la période de conception et ceci durant toute la durée de leur grossesse. A nous de faire évoluer les mentalités afin qu’elles sachent qu’il s’agit de ne pas boire du tout, même épisodiquement.
Un merci très sincère au Dr Natacha Yarko, Médecin Alcoologue, au Centre Hospitalier Louis Sevestre, pour sa collaboration et ses précieux commentaires.
Pour aller plus loin :
Santé log : VIN EN CANETTES, CIGARETTE-BONBON : L’ACADEMIE MECONTENTE
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