Maladie redoutable, détruisant lentement des articulations, du fait d’un conflit auto-immunitaire dans la partie la plus délicate de l’articulation : membrane et poche synoviales et cartilage. Pourquoi le système immunitaire se retourne-t-il contre ses propres organes – comme s’il identifiait le « Soi » comme un « Non-Soi », cela on ne l’a pas encore compris. On ne peut que constater la présence des « auto-anticorps » dans le liquide synovial. Pourtant, il y a du nouveau dans cette maladie inflammatoire évolutive et lentement destructrice.
Ce sont les nouveaux traitements, appelés « biothérapies », faute d’appellation plus précise. En bref, ce sont des traitements qui visent les molécules irritantes, inflammatoires, aggravantes – les cytokines – qui favorisent l’évolution de la PR. La différence avec les traitements classiques (notamment AINS et corticoïdes), elle se situe là : dans la possibilité de cibler ces fauteurs de troubles qu’on a identifiés seulement au cours des dix à quinze ans passés.
Et cette nouvelle approche commence à produire des résultats, qui ont été annoncés au cours du congrès européen de rhumatologie, organisé à Paris par l’EULAR – et auquel les rhumatologues du monde entier assistent : on commence à observer de longues rémissions de la PR. Et comme en cancérologie, une longue rémission sans rechute au bout, c’est…
c’est….une guérison.
Mais soyons prudents. Il y a d’ailleurs deux choses qui irritent les rhumatologues s’agissant des rhumatismes : c’est d’abord d’en faire un « brevet de longue vie » comme si les rhumatismes (arthrose, arthrite) protégeaient de toute autre complication de santé. Et ne plus en plus c’est d’en faire une maladie de toute une vie.
D’une part, les « anciens traitements » ont joué et jouent encore leur rôle, même si les biothérapies font réellement entrer la PR dans une ère où un espoir nouveau apparaît. Alors qu’avant on se contentait – façon de parler – de « limiter les dégâts », mais on observait quand même des rémissions durables chez 40 à 50 % des patients. Aujourd’hui il n’est pas interdit de rechercher la rémission prolongée. Et dans cette réussite, il n’y a pas de querelle des « Anciens et des Modernes ». Les thérapeutiques classiques ont bien fait leur travail, les nouvelles sont venues y ajouter leur efficacité… différente. Ainsi, on observe actuellement des rémissions de 5 ans au moins sans traitement chez environ 20 % des patients.
Cette possibilité repose sur une intervention thérapeutique précoce et l’apprentissage des gestes « économisant » les articulations pour leur éviter les contraintes excessives qui les aggravent. Essentiel, l’économie articulaire !
Le patient en rémission sans traitement doit être suivi, et l’imagerie peut conforter le résultat en détectant à temps de petits foyers d’inflammation silencieuse qui ne font pas du bien à l’articulation. Car là, il y a risque de rechute…
Blogger : Jean-Marie Manus
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