Guy Le Rochais est vice-président délégué de l’Association France-Alzheimer
France-Alzheimer lance un appel pour un partenariat avec les pharmaciens d’officine
Santé Log Officine : L’association France-Alzheimer identifie-t-elle clairement la place des réseaux de santé dans la prise en charge des malades d’Alzheimer ?
Guy Le Rochais : Pas vraiment, et c’est tout le problème. L’union nationale des associations Alzheimer présidée par Arlette Mérieux est confrontée à de nombreux interlocuteurs et institutions actifs dans le domaine de la maladie d’Alzheimer. Dans ce contexte, les réseaux de santé pâtissent d’une grande disparité géographique et nous manquons singulièrement de visibilité. Selon nous, de véritables kiosques Alzheimer s’imposent en France avec une pluridisciplinarité efficiente et de réelles dimensions médicale, psychologique et sociale. La récente notion de maison pour l’autonomie et l’intégration de malades d’Alzheimer (MAIA) répond à cette exigence. Il appartient à tous les acteurs de se mettre en ordre de marche.
SLO : Le dernier plan Alzheimer apporte-t-il toutes les solutions à ce fléau longtemps ignoré ?
G.L.R. : Ce troisième plan gouvernemental constitue une avancée majeure, avec son 1,6 milliard consacré au volet médico-social. Un seul malade coûte 27 000 euros par an, sur lesquels l’assurance maladie prend en charge 22 % et le conseil général 16 %, via l’APA(2). Reste donc 62 % du montant total de la maladie d’Alzheimer à la charge de la famille, qui est le vecteur de soin essentiel en France. Or, Le plan ne prévoit rien dans ce domaine. Il y a ce qui est dit et ce qui est fait. C’est pourquoi France-Alzheimer vient de lancer une étude financière, en partenariat avec d’autres acteurs, pour mesurer la destination et l’utilisation précise des allocations budgétaires annoncées dans les différents plans Alzheimer.
SLO : Qu’attendez-vous de l’implication des pharmaciens d’officine dans la cause nationale Alzheimer ?
G.L.R. : Les pharmaciens d’officine sont de véritables acteurs de santé de proximité. Mais les initiatives sont inégales sur le territoire. C’est pourquoi France-Alzheimer lance un appel officiel en direction des organisations nationales de pharmaciens, pour organiser un partenariat avec les équipes officinales et relayer systématiquement des informations sur la maladie d’Alzheimer : documentation France-Alzheimer, formations, numéro national 0811 112 112, relais sur les réseaux Alzheimer existant.
Propos recueillis par Bernard Banga, Agence MD Report
Pour Santé log Officine N°3 daté mai 2008
Publié le 29 mai 2008