En février dernier, on apprenait avec stupeur la mise en examen de deux laboratoires pharmaceutiques pour leurs arguments publicitaires sur le danger de l’hépatite B et l’intérêt du vaccin pour enfants et adultes. Aussitôt ressortait dans les médias l’accusation de la responsabilité supposée du vaccin dans des cas de sclérose en plaques (SEP).
La Commission des maladies infectieuses et parasitaires de l’Académie nationale de médecine (1) a réagi à cette relance hors sujet de la « campagne médiatique sur les effets adverses graves de la vaccination contre l’hépatite B ». Il aurait été plus judicieux de se demander si les laboratoires avaient exagéré ce fléau mondial, maintes fois dénoncé par l’OMS et les plus éminents infectiologues et hépatologues.
C’est une maladie à la fois infection très transmissible d’homme à homme et maladie hépatique qui peut se terminer par……..
un hépatocarcinome (cancer primitif du foie), le plus souvent mortel en l’absence de traitement radical : c’est à dire une transplantation !
En 20 ans de suspicion vaccin/SEP, la couverture vaccinale de la France vis à vis de cette redoutable maladie universelle et sans frontières n’a cessé de s’affaiblir. Ainsi, selon l’Académie de médecine, la couverture du nourrisson et de l’enfant reste très faible : 25%, contrairement aux reste de l’Europe et à l’Amérique du Nord. En 2003-2004, il y a eu 600 nouveaux cas, dont la moitié aurait pu être évitée si les recommandations de vaccination avaient été suivies, et on estimait à 280 000 le nombre de porteurs de l’Ag HbS, l’antigène du virus, qu’un test de laboratoire permet de détecter, signant la persistance du virus chez un porteur sain hautement transmetteur.
En plus de 10 ans, des études et internationales ont démontré l’absence de relation statistiquement significative entre la SEP et la vaccination. Deux réunions de consensus (2003 et 2004) ont confirmé les recommandations de vaccination prioritaire des nourrissons et de rattrapage des enfants et adolescents non vaccinés. Deux études françaises de neuropédiatrie (2007) chez l’enfant et l’adolescent ont démontré l’absence d’influence du vaccin sur le risque de passage à la SEP après le premier épisode de maladie démyélinisante, et d’augmentation du risque de première poussée de SEP après vaccination dans les 3 années précédentes. Ceci a conduit le Haut conseil de santé publique à réitérer ses recommandations de vaccination.
Blogger : Jean-Marie Manus
Publié le 1er juin 2008
(1) Sous-commission des vaccinations : Prs Pierre Bégué, Marc Girard, Jacques Frottier et François Denis
Source : http://www.sante.gouv.fr/htm/pointsur/vaccins/effets_sec_hep_b.htm
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