L’Académie nationale de pharmacie met en garde contre la « libéralisation » de la vente de médicaments, et qui consisterait « qui aurait pour effet d’affaiblir la chaîne de sécurité sanitaire, avec le risque que des voies d’entrée dans le circuit s’ouvrent à des médicaments contrefaits ».
Conclusion : la libéralisation « serait une atteinte à la sécurité sanitaire ». Dans cette sécurité, la traçabilité des lots de médicaments permet à la fois de rappeler certains lots si nécessaire et de dépister les contrefaçons, le pharmacien contribuant au bon usage du médicament par information dialogue et éducation thérapeutique.
Le médicament n’est pas une banale « marchandise », c’est un produit de santé, caractérisé par un rapport bénéfice/risque, qui doit rester sous le contrôle de pharmaciens qui en ont les compétences et dont la responsabilité est affirmée par leur inscription à l’Ordre des Pharmaciens. Le prétexte d’hypothétiques baisses de prix ne peut justifier une altération de la sécurité sanitaire, a conclu l’Académie dans sa séance du 23 avril.
Des groupements et organisations de pharmaciens ont réagi aux intentions des grandes et moyennes surfaces Leclerc de vente de médicaments dans un espace pharmacie en parapharmacies.
Leclerc ne souhaite pas s’attaquer aux médicaments de prescription pharmaceutique mais aux produits d’automédication : produits-conseil et produits OTC (mis en avant du comptoir sous la responsabilité du pharmacien) « de plus en plus chers ». Dans un manifeste affiché dans les officines et accessible sur le site http://www.pharmareference.net avec une pétition contre la vente des médicaments en GMS, les pharmaciens estiment mensongers les propos de Leclerc sur l’augmentation du prix des médicaments – et reprochent au contraire aux GMS d’avoir augmenté des prix des denrées alimentaires de base. Ils lui contestent la possibilité de vendre 25 % moins cher les médicaments qu’il cible. Dans son rapport 2007 sur l’automédication, IMS Health constate que le prix moyen est resté stable : 4,56 euros/boîte contre 4,54 en 2006, soit +0,3 %, 5 fois moins que l’inflation pour les biens de consommation (+ 1,5 %).
AUTEUR
Jean-Marie Manus, Conseiller à l’information santé Publique Santé log
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